Meyzieu au fil de ses rues
Dictionnaire des rues de Meyzieu
Allivoz
Quartier IRIS : Les marais
Lieu-dit : Les Allivoz
Parcellaire de 1701 : mas 19
Lieu-dit
Ce lieu-dit est très ancien et est cité dans le parcellaire de 1701.
Allée des Allivoz
L'allée des Allivoz prend au nord du chemin de Halage pour atteindre l'Illoz
Dans le parcellaire de 1701 le lieu-dit Les Alivoz (écrit aussi Lalive ou Lalivo) est limité :
- Au nord par la commune de Miribel
- Au sud par La Rize (actuellement le Grand Large)
- A l'est par le lieu-dit Les Grands Marais
Jardin des Alivoz
A l'ouest par la commune de Décines
Le jardin des Alivoz est un vaste espace de 3000 m2 situé dans le Parc de Mriribel-Jonage. Il est conçu comme un outil d'éducation à l'environnement pour tous les publics. Il s'agit d'un jardin pédagogique totalement bio.
Sources : archives municipales et Parcellaire de 1701
Pour plus d'informations : Meyzieu à l'aube du Siècle des Lumières, Guy Milou, Editions du Poutan, 2016
Rue Salvador Allende
1908-1973
Président du Chili
Quartier IRIS : Le Dérippe
Lieu-dit : Les Balmes
Parcellaire de 1701 : mas 8
« Voie créée dans le lotissement ZAC mixte Les Balmes ».
Tenant : avenue de Verdun
Aboutissant : rue Jean Jaurès
Origine : D.M. 1985, 20 mai
Voie communautaire
Homme politique, chef
d'Etat
1908-1973
Médecin, il participe à la fondation du Parti Socialiste du Chili. En 1937, il est élu député et devient en 1939 ministre des Affaires Sociales et de la Santé publique sous le gouvernement socialiste de Pedro Aguirre Cerda. Puis, il est Secrétaire Général du Parti Socialiste. De 1945 à 1966, il est élu sénateur puis devient Président du Sénat chilien. Il échoue aux élections présidentielles de 1945, 1958, 1964. En 1970, il est le candidat de la coalition de partis de gauche et propose de poursuivre la réforme agraire, de nationaliser le secteur bancaire et industriel et d'élargir l'accès aux soins et à l'éducation. Il est élu le 4 septembre 1970 avec 36,6% des suffrages contre 35,3% pour son adversaire. Sa politique consiste majoritairement en décrets, vu que la Chambre des Députés lui est hostile. Il nationalise ainsi la quasi-totalité des banques et des mines de cuivre, réforme le système de santé, d'éducation, d'agriculture, et va jusqu'à créer un impôt sur les bénéfices. Il s'attire la colère des milieux d'affaires, notamment américains. La baisse du PIB de 4,1% et une inflation à 500% en 1973 rend le climat social chaotique. Les grèves se multiplient. L'armée, chargée de maintenir l'ordre, devient omniprésente. Le 11 septembre 1973, le palais présidentiel du Chili est assailli par l'armée, sous le commandement du Général Augusto Pinochet. Allende y perdra la vie dans des circonstances imprécises, même si la thèse du suicide reste la moins contestée.
« Travailleurs de ma patrie, ayez foi dans le Chili et son destin. D'autres hommes dépasseront ce moment gris et amer dans lequel la trahison prétend s'imposer. Continuez et sachez que s'ouvriront bientôt les grandes avenues où l'homme digne s'avancera pour construire une société meilleure (...). Ce sont mes dernières paroles et j'ai la certitude que mon sacrifice ne sera pas vain.»
Dernière allocution radiodiffusée durant le coup d'état du 11 septembre 1973.
Sources : archives municipales
Pour plus d'informations : Kalfon, Pierre (1998), Allende, Chili 1970-1973, Paris Atlantica
Rue Alphonse Allais
1855-1905
Homme de Lettres
Quartier IRIS : Carreau Ouest
Lieu-dit : Le Dévioux
Parcellaire de 1701 : mas 22
Origine : D.M. 1974, 24 janvier
Voie privée
« Voie créée dans le
lotissement Le Hameau des Cygnes au lieu-dit Le Dévioux ».
Homme de Lettres, écrivain
1855-1905
De parents pharmaciens, il préfère le monde littéraire et se lie d'amitiés avec les Hydropathes (club littéraire et esthétique créé en 1878), Hirsutes (cénacle littéraire qui prit la suite du club précédent en 1880) et Fumistes. Il participe à la création du cabaret « Le Chat Noir » dont il dirige la revue. Il aime dénoncer l'égoïsme, le patriotisme, le cléricalisme et le conformisme bourgeois de son temps. Il est un logicien et un linguiste remarquable. Il est essentiellement connu comme humoriste.
« Une chose facile à avoir en décembre, c'est du sang-froid. »
Alphonse Allais
Œuvres fondamentales
- Le Parapluie de l'escouade 1893
- Amours, délices et orgues 1896
- L'affaire Blaireau 1899
- Le Captain Cap 1902
Sources : archives municipales
Pour plus d'informations : www.boiteallais.com
Rue d'Alembert
1717-1783
Mathématicien et philosophe
Quartier IRIS : Mathiolan
Lieu-dit : Le Dévioux
Parcellaire de 1701 : mas 22
« Voie créée dans le lotissement Les Grives 2 », elle coupe presque perpendiculairement la rue Diderot selon une direction nord-est. Il s'agit d'une impasse.
Origine : D.M. 1972, 14 septembre
Voie privée
Tenant : rue Diderot Aboutissant : aucun
Scientifique,
mathématicien et philosophe
1717-1783
Jean le Rond d'Alembert est né à Paris, enfant illégitime, il est abandonné à sa naissance sur les marches de l'église parisienne de Saint Jean le Rond, il est recueilli par la femme d'un artisan-vitrier qui va l'élever comme son fils. D'Alembert va vivre avec elle jusqu'à la mort de celle-ci. Secrètement, son père verse une pension qui subviendra à son éducation. Il se révèle doué pour les mathématiques, et il étudie avec succès le droit et la médecine. Il est admis à 24 ans à l'Académie des Sciences comme associé astronome adjoint. En 1743, il publie son important Traité de la Dynamique, où il améliore la définition d'une force. En 1747, il écrit un article sur les cordes vibrantes, où, il donne et résout l'équation aux dérivées partielles qui régit la propagation des ondes sonores. On lui doit aussi des Réflexions sur la cause générale des vents, et un traité sur la précession des équinoxes. A compter de 1746, il se lance avec Diderot dans la rédaction de l'Encyclopédie, Dictionnaire raisonné des Sciences, dont le premier volume parait en 1751. Dans le Discours préliminaire qui ouvre l'Encyclopédie, d'Alembert affirme le lien entre le progrès des sciences et le progrès social. Il s'inscrit dans le courant des Lumières, et lutte contre l'obscurantisme religieux et politique. Il refuse à Frédéric II de Prusse la présidence de l'Académie de Berlin et il décline l'invitation de Catherine II de Russie de devenir le précepteur de son fils. Il fréquente les salons et aime la vie mondaine. En 1754, il devient membre de l'Académie Française, dont il est le secrétaire perpétuel à compter de 1772. La fin de la vie de d'Alembert est marqué par la maladie.
« Qu'est-ce qu'un philosophe? C'est un fou qui se tourmente toute sa vie pour qu'on parle de lui lorsqu'il n'y sera plus ».
Sa mère adoptive : Étiennette Gabrielle Ponthieux
Sources : archives municipales
Pour plus d'informations : Guy Chaussinand-Nogaret, D'Alembert : une vie d'intellectuel au siècle des Lumières, 2007
Rue d'Ajaccio
Capitale de la Corse
Quartier IRIS : Les Plantées
Lieu-dit : Les Plantées
Parcellaire de 1701 : mas 2
Très courte, cette rue s'apparente plus à un passage privé devant un immeuble.
Origine : D.M. 1962, 18 septembre
Voie privée
Tenant : avenue du Dauphiné
Aboutissant : rue Champollion
Lieu
géographique, ville
Capitale de la Corse, préfecture de la Corse du Sud, elle est la ville natale de Bonaparte. Sa population, en 2016, est proche de 70 000 habitants. Elle a été fondée par les Génois en 1492. Un château fort est alors bâti sur une presqu'île permettant une meilleure surveillance du golfe. Au cours du XVIe siècle, il sera transformé en citadelle. Dans le même temps, la ville se développe. Les maisons génoises sont simples, à un étage. La toiture est en ardoise et les façades sont percées d'ouvertures étroites. De la fin du XVIe au début du XVIIe siècle, les constructions d'édifices religieux se succèdent. À la fin du XVIIIe siècle, 5000 habitants vivent difficilement à l'intérieur des remparts dans une cité devenue trop exiguë. Trois projets d'urbanisme seront mis en œuvre au cours du XIXe siècle pour améliorer les conditions de vie des Ajacciens et répondre à la croissance de la ville.En 1801, le "Plan d'extension et d'embellissement" proposé par Napoléon Bonaparte, à l'époque 1er Consul, marque le début du développement d'Ajaccio. Les remparts sont démolis. De 1782 à 1873, trois jardins botaniques sont aménagés. En 1826, sont construits successivement : la préfecture, l'hôtel de ville et le théâtre Saint-Gabriel. Le deuxième plan, réalisé par l'architecte Padovani, est mis en œuvre en 1830. Il accompagne le précédent par le prolongement du cours Grandval jusqu'à la "Grotte". Deux quartiers résidentiels sont aménagés, celui du Roi Jérôme en 1855 et celui des Étrangers en 1860. Enfin, le plan Jérôme Maglioli (1865) complète l'urbanisation de la ville par l'édification des quartiers de la gare et du palais de Justice.
« Réveille-toi ville sacrée, entends l'orgueil et ton amour... »
L'Ajaccienne, 1848
Sources : archives municipales
Pour plus d'informations : www.ajaccio.fr
Rue Clément Ader
1841-1925
Ingénieur et pionnier de l'aviation
Quartier IRIS : Grand Large
Lieu-dit : Le Carreau
Parcellaire de 1701 : mas 18
Il s'agit d'une impasse qui prend au lieu de rencontre des rues Jean Courjon et du Grand Large, à l'ouest de la première citée. Elle est constituée par un habitat pavillonnaire.
Origine : il n'existe aucune délibération municipale
Voie privée
Tenant : rue Jean Courjon Aboutissant : aucun
Scientifique,
aviatrice et aviateur, ingénieur
1841-1925
Clément Ader est un ingénieur français, pionnier de l'aviation, né le 2 avril 1841 à Muret et mort le 3 mars 1925 à Toulouse. Il aurait été le premier à faire décoller un engin motorisé plus lourd que l'air en 1890. Le 9 octobre 1890, dans le parc d'un château proche de Paris, Clément Ader (49 ans) s'élève au-dessus du sol à bord d'un engin à moteur et à hélice. Dénommé Éole, cet engin en forme de chauve-souris permet à l'inventeur français d'accomplir un bond de 50 mètres à quelques dizaines de centimètres de hauteur. La performance semble modeste mais c'est la première fois qu'un homme réussit à s'envoler à bord d'une machine plus lourde que l'air et non d'un aérostat (ballon). Ingénieur aux Chemins de fer du Midi, Clément Ader a conçu son appareil en observant le vol des roussettes (une variété de chauve-souris). Il l'a baptisé «avion».
« Sera maître du monde, qui sera maître de l'air »
Clément Ader
Sources : archives municipales
Pour plus d'informations : www.avionslegendaires.net, www.herodote.net et www.cesa.air.defense.gouv.fr/
Rue du 18 juin 1940
Quartier IRIS : Carreau Ouest
Lieu-dit : Vellin Dombes et Dévioux
Parcellaire de 1701 : mas 16 et 22
« Voie créée dans le lotissement La Tour de Meyzieu, rue de la République, voie principale reliant la rue de la République à l'avenue du Carreau ». Rapporteur
Origine : D.M. 1987, 30 mars
Adopté à l'unanimité, abstention de l'opposition et de monsieur Perraux
Voie communautaire
« Ce boulevard devrait porter le nom du Général de Gaulle car nous demandons que notre ville ait une voierie portant son nom. Nous n'approuvons pas ce choix et cela ne nous satisfait pas du tout et je trouve la manière cavalière et désagréable. Aussi notre groupe s'abstiendra. Jusqu'à maintenant nous avons bu du petit lait. Nous avons même voté une rue Allende. Aussi, je ne trouve pas ce qui est fait sympathique. J'en prends acte. Ce sont des méthodes que je réprouve. Il faut vivre avec. Mais nous nous abstiendrons, purement et simplement ». Monsieur Ancian, conseiller municipal d'opposition
« Je suis d'accord avec la proposition faite. Je suis d'accord pour une rue Général de Gaulle dans la commune. L'opportunité ne s'est pas faite là pour diverses raisons ». Monsieur Bouttevillain, adjoint
« Je ne veux pas de procès d'intention. Il y aura une voie Général de Gaulle. Je souhaiterais que ce Conseil adopte cette proposition à l'unanimité » Monsieur le Maire, Jean Poperen
Prolongement du boulevard :
Origine : D.M. 2006, 28 juin
Rapport N°39, adopté à l'unanimité
« Il s'agit de l'actuel boulevard du 18 juin 1940 prolongé vers le nord-est ». Le boulevard tend de la rue de la République pour atteindre la rue de la gare selon une orientation SE-NO et coupant l'avenue du Carreau.
Histoire, évènement, Deuxième Guerre Mondiale
« Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui. Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire. Car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis. Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis.
Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres.»
Appel du 18 juin 1940, Général De Gaulle
Sources : archives municipales et pour plus d'informations : www.charles-de-gaulle.org, www.france-libre.net et www.ina.fr
Rue du 24 avril 1915
Histoire, évènement, Première Guerre Mondiale, génocide arménien
Le samedi 24 avril 1915, à Constantinople, capitale de l'empire ottoman, 600 notables arméniens sont assassinés sur ordre du gouvernement. C'est le début d'un génocide, le premier du XXe siècle, avec environ 1,2 million de victimes. Le 7 avril 1915, la ville de Van, à l'est de la Turquie, se soulève et proclame un gouvernement arménien autonome. Les « Jeunes-Turcs » profitent de l'occasion pour accomplir leur dessein d'éliminer la totalité des Arméniens de l'Asie mineure, une région qu'ils considèrent comme le foyer national exclusif du peuple turc. Ils procèdent avec méthode et brutalité. Le gouvernement destitue les fonctionnaires locaux qui font preuve de tiédeur. Dans un premier temps, les agents du gouvernement rassemblent les hommes de moins de 20 ans et de plus de 45 ans et les éloignent de leur région natale pour leur faire accomplir des travaux épuisants. Beaucoup d'hommes sont aussi tués sur place. La « Loi provisoire de déportation » du 27 mai 1915 fixe le cadre réglementaire de la déportation des survivants ainsi que de la spoliation des victimes. Dans les villages qui ont été quelques semaines plus tôt privés de leurs notables et de leurs jeunes gens, militaires et gendarmes ont toute facilité à réunir les femmes et les enfants. Ces malheureux sont réunis en longs convois et déportés vers le sud, vers Alep, une ville de la Syrie ottomane. Les marches se déroulent sous le soleil de l'été, dans des conditions épouvantables, sans vivres et sans eau, sous la menace constante des montagnards kurdes, trop heureux de pouvoir librement exterminer leurs voisins et rivaux. Elles débouchent en général sur une mort rapide. Survivent toutefois beaucoup de jeunes femmes ou d'adolescentes (parmi les plus jolies) ; celles-là sont enlevées par les Turcs ou les Kurdes pour être vendues comme esclaves ou converties de force à l'islam et mariées à des familiers. En septembre, après les habitants des provinces orientales, vient le tour d'autres Arméniens de l'empire. Ceux-là sont convoyés vers Alep dans des wagons à bestiaux puis transférés dans des camps de concentration en zone désertique où ils ne tardent pas à succomber à leur tour, loin des regards indiscrets. Au total disparaissent pendant l'été 1915 les deux tiers de la population arménienne sous souveraineté ottomane.
« Le gouvernement a décidé de détruire tous les Arméniens résidant en Turquie. Il faut mettre fin à leur existence, aussi criminelles que soient les mesures à prendre. Il ne faut tenir compte ni de l'âge, ni du sexe. Les scrupules de conscience n'ont pas leur place ici ».
Télégramme transmis par le ministre à la direction des Jeunes-Turcs de la préfecture d'Alep
Sources : archives municipales
pour plus
d'informations : Yves Ternon, Les Arméniens, histoire d'un génocide,
Le Seuil, Paris (2e éd. 1996) et Raymond Haroutioun Kévorkian, Le
Génocide des Arméniens, Odile Jacob, Paris
Place du 11 Novembre 1918
Appellations successives :
Place Publique : Moyen Age, XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles (parcellaire de 1701)
Place de la Liberté : 1794 (registre des délibérations municipales)
Place de l'Eglise : 1812, XIXe siècle (cadastre Napoléonien et registre des délibérations municipales)
Place du 11 Novembre 1918 : 1921 (registre des délibérations municipales)
Blottie au pied du château et de l'église, la place du 11 novembre 1918 est sans nul doute le centre historique de Meyzieu. Localisée sur le terroir du « Château », elle présente encore de nos jours un certain caractère villageois. Au cours des siècles, elle a, à plusieurs reprises, changé de nom. Jusqu'à la Révolution, elle est la Place Publique (comme en témoignent les parcellaires de 1701 et 1755) de Meyzieu, là où se rassemble régulièrement les habitants du village pour y délibérer, là où se tiennent les assemblées des trois ordres, mais là aussi où se déroulent les manifestations festives et les foires et marchés. Elle est en un certain sens l'agora du village. Le 28 juillet 1789, elle est le témoin des troubles liés aux événements révolutionnaires et plus particulièrement à la Grande Peur et après avoir vu une foule hirsute et décidée à brûler le château (celui de Pusignan n'y a pas échappé), elle assiste à l'arrivée des dragons qui sauvent la propriété du seigneur de Meyzieu, Louis de Leusse.
Mais au début du XIXe siècle, elle s'appelle place de l'Eglise (comme il est possible de le lire dans les délibérations municipales). En 1820, elle est témoin d'un conflit entre la municipalité et le propriétaire du château, monsieur Vachon, marchand drapier à Lyon. L'origine de la dispute est la construction d'un mur protégeant le château, car le propriétaire du château se plaint des intrusions les dimanches et jours de fêtes dans sa propriété. La municipalité conteste le tracé de monsieur Vachon qu'elle accuse de s'étendre au détriment de la place de l'église. Après de nombreux courriers et plusieurs délibérations du conseil municipal, le maire, Joseph Trotton, décide de faire creuser un fossé pour délimiter la place et limiter au maximum le passage entre le château et la place. Il décide même d'aller en justice après en avoir demandé l'autorisation au Préfet. Finalement, la justice ordonne en 1824 de combler le fossé et demande au Préfet de fixer les nouvelles limites du château. Ce sont les limites actuelles. Au cours de cette querelle, des arguments erronés sont assénés de part et d'autre. A lire les écrits consignés dans le registre des délibérations municipales, nous observons une très ferme volonté du Conseil Municipal. Un autre problème avec Pierre Vachon est alors soulevé, il lui est reproché de ne pas avoir payé les impôts sur les communaux qu'il a achetés en 1807 et il lui est adressé une mise à demeure. Certaines affirmations nuisent à la vérité, comme celle de dire que le cimetière occupait la place et qu'ainsi ce ne fut jamais un passage, or les parcellaires, dont celui de 1701, expliquent bien où se situe le cimetière et parle de la place publique de Meyzieu.
L'étude des documents d'archive, malgré l'absence de plans, permet de dire avec une presque certitude que la place publique se situait plus en hauteur que la place actuelle, plus au nord-ouest sur le flanc de la colline en lieu et place de l'actuelle entrée de l'église, car celle-ci a été agrandie quelques années plus tard. Son entrée était en façade et donnait sur la place à l'ouest. Il faut imaginer la place sans les escaliers, sans le portail et le mur, sans la partie ouest de l'église, le presbytère non relié à l'église. Les querelles entre la commune et les propriétaires du château nous laissent à penser que l'entrée du château se situait plus en retrait qu'actuellement. Aucun acte officiel ne nous permet de préciser l'année de son appellation actuelle, mais nous pouvons penser qu'elle fut ainsi dénommée après la Première Guerre Mondiale et plus particulièrement au moment de l'implantation du monument aux morts. La décision d'implanter le monument aux morts en ce lieu a été prise en 1921. Ce dernier a été inauguré le 2 septembre 1923. Le projet est confié à Dintrat de Paris, artiste. Le monument est en pierre non gélive provenant des carrières de Saint Maurice les Châteauneuf en Saône et Loire et de celles de Pouillenay en Côte d'Or.
La croix qui figure en son centre date de 1862. Une autre croix s'y élevait avant la Révolution Française. Elle fut déposée en 1794 et le 20 mars, le maire, Joseph Gandy, décide de planter un arbre de la liberté. Le 21 mars, les citoyens Louis Trux et Pierre Budin plantent cet arbre. Sous la Restauration, la croix sera de retour sur la place. La croix actuelle est une croix de mission, comme il s'en est beaucoup développé dans la seconde moitié du XIXe siècle. De forme triangulaire, dont la base est au sud-ouest et le sommet au nord-est, la place est le point de départ de quatre voies importantes de la ville : la rue Louis Saulnier au nord qui mène en direction de la route de Crémieu à Lyon, la rue du Rambion à l'ouest qui se dirige vers Decines-Charpieu et le futur stade des Lumières, la rue du Château d'Eau au sud qui conduit à Genas et la rue Claude Curtat à l'est qui permet de se diriger vers Azieu et Pusignan.
La place est occupée en son centre par un square qui abrite le monument aux morts et une croix. Sur son côté nord et nord-ouest, elle est dominée par l'entrée du château, l'église et le presbytère. Sur son côté sud et sud-ouest, elle comprend des habitations. Au numéro 10, il y avait autrefois un maréchal-ferrant, monsieur Mortier dont la sœur dans les années 1950 faisait le catéchisme et au numéro 9 se tenait un café tenu dans les années 1950-1960 par Monsieur Giroud.
Jusqu'aux années 1960 se tenait sur cette place le 30 novembre à l'occasion de la Saint André la foire aux cochons. Celle-ci connaissait un grand succès populaire. Les majolans venaient y acheter un cochon de lait qu'ils allaient engraisser pendant un an avant de le tuer puis de le déguster au cours des douze mois suivants.
De même, la place publique s'animait le jour de l'Ascension avec le tir à l'oie. Une oie, tuée au préalable et dont le cou était renforcé était suspendu à un mât. Les jeunes cavaliers arrivant au galop devaient faire preuve d'adresse en essayant de décrocher l'oie. Les cris et les rires fusaient de toute la place. Tel cavalier partait avec un bout de patte. Mais le plus habile arrivait au final à la décrocher. La tradition voulait que tous les participants dégustent ensemble l'oie dans une joyeuse atmosphère de fête.
Histoire, évènement, Première Guerre Mondiale, armistice
Lundi 11 novembre 1918, 11 heures : dans toute la France, les cloches sonnent à la volée. Au front, les clairons bondissent sur les parapets et sonnent le «Cessez-le-Feu», «Levez-vous», «Au Drapeau». La «Marseillaise» jaillit à pleins poumons des tranchées. Même soulagement en face, dans le camp allemand. Pour la première fois depuis quatre ans, Français et Allemands peuvent se regarder sans s'entretuer. Un armistice (arrêt des combats) a été conclu le matin entre les Alliés et l'Allemagne, dernière des Puissances Centrales à rendre les armes. Il laisse derrière lui huit millions de morts et six millions de mutilés. Les survivants ont perdu la foi dans les valeurs morales et spirituelles qui ont fait la grandeur et l'unité de l'Europe. Mais ils veulent croire que cette guerre qui s'achève restera la dernière de l'Histoire, la «der des der».
« Le 11 novembre 1918, à Rethondes, à 5 heures du matin, l'armistice est signé, après cinquante et un mois de guerre. Les hostilités sont suspendues à 11 heures. À 11 heures, dans toute la France, une traînée d'enthousiasme courut. Instantanément, Paris pavoise et s'enflamme. [...] Les gens ont le pas rapide, le cœur dans les yeux. Le canon tonne. Des cortèges se forment, pleins de pieds et de drapeaux. Les enfants envahissent les hommes. [...] On chante, on danse, sur les places, sur les toits... sur la guerre. »
Joseph Delteil, Les Poilus : épopée
Sources : archives municipales
Pour plus d'informations : Pierre Miquel, La Grande Guerre, Fayard, 1983 et www.1418.fr
Rue du 8 mai 1945
Dénominations successives :
Chemin de Meyzieu à Lalivoz ou Chemin de Meyzieu à l'Erbens : XVIIe et XVIIIe siècles
Chemin vicinal N°7 de Meyzieu au Rhône : XIXe siècle
Rue des Bardannes : 1812 (cadastre Napoléonien)
Rue des Bardannes : 1846 et 1856 (registre des recensements)
Grande Rue des Bardannes : 1861, 1866, 1872, 1876, 1881, 1886, 1891 et 1896 (registre des recensements)
Rue de la Gare : 1901, 1906, 1911, 1921, 1926, 1930 et 1936 (registre des recensements)
Rue du 8 mai 1945 : 1946 (délibération municipale)
Elle prend rue de la République en direction du Nord et s'achève à la fourche constituée par l'avenue de la Libération et la rue Jean Collet. Elle est à l'origine le chemin menant de Meyzieu au Rhône. Au XIXe siècle, elle est appelée rue des Bardannes, comme nous pouvons le lire sur le cadastre napoléonien de 1812. Dans les registres des recensements de 1878, 1896 et 1901, elle s'appelle Grande Rue des Bardannes. Avec la mise en route de la ligne de chemin de fer et la construction de la gare, elle devient la rue de la Gare, cette appellation apparaît pour la première fois avec le registre du recensement de 1906. Une délibération du Conseil municipal daté du 30 juillet 1904 cite le nom de la rue de la gare et de l'aménagement de l'intersection avec la rue de l'Electricité (actuelle rue Joseph Desbois). Aucune délibération municipale de l'après-guerre ne nous permet de savoir avec exactitude la date de son appellation actuelle. Cependant, lors de la réunion du Conseil municipal le 5 mars 1946, il est décidé de procéder à la dénomination de rues et chemins. Il est précisé que les noms seront communiqués par la commission de l'urbanisme et des chemins. Les rues nouvellement dénommées seront inaugurées le 8 mai 1946. Il est donc plus que probable que la rue du 8 mai 1945 ait été baptisée au printemps 1946 et inauguré pour le premier anniversaire de la fin des combats en Europe.
Le 31 mai 1885, un réverbère est installé au carrefour avec les Petites Bardannes (l'actuelle rue Joseph Desbois). Le 29 août 1929, le Conseil municipal valide la décision de goudronner la rue de la Gare. Le 29 mars 2007, le Conseil Municipal décide d'élargir la partie ouest afin de permettre la création d'un cheminement à mode doux (piétons et vélos). Depuis 2012, la rue connaît d'importantes transformations et de nouveaux immeubles remplacent les vieilles habitations. Depuis septembre 2014, la nouvelle rue Maréchal Lyautey est ouverte entre la rue Joseph Desbois et la rue du 8 mai 1945.
Histoire, évènement, Deuxième Guerre Mondiale
Cette date marque la fin des combats en Europe. La Seconde Guerre mondiale se termine officiellement en Europe le 8 mai 1945, à 23h01, au lendemain de la capitulation sans condition de l'Allemagne nazie, signée le 7 mai à Reims. Le 7 mai 1945, à 2h41, le maréchal allemand Alfred Jodl signe à Reims la reddition sans condition de l'armée allemande. Staline exigeant que la capitulation allemande se fasse à Berlin, au cœur du Troisième Reich, une nouvelle signature a lieu le 8 mai dans la ville occupée par les Soviétiques en présence de représentants de l'URSS, de la Grande-Bretagne, de la France et des Etats-Unis. Les représentants du haut commandement allemand, emmenés par le maréchal Wilhelm Keitel, signent le document qui entre en vigueur à 23h01, heure locale, soit le 9 mai à 1h01, heure de Moscou. La reddition a donc lieu le 9 mai pour les Russes qui la commémore à cette date, au contraire des pays occidentaux. Le 8 mai devient jour férié en France en 1953 et s'impose comme la date symbolique de la Seconde Guerre mondiale au même titre que le 11 novembre pour la Grande Guerre. En 1975, le président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, supprime la commémoration de la victoire alliée ce jour-là dans une volonté de réconciliation franco-allemande. C'est finalement par la loi du 23 septembre 1981 que le 8 mai est rétabli comme journée de commémoration nationale à caractère férié.
« La guerre est gagnée ! Voici la victoire. C'est la victoire des Nations Unies et c'est la victoire de la France... L'Allemagne est abattue et elle a signé son désastre. Tandis que les rayons de la gloire font, une fois de plus, resplendir nos drapeaux ». Général de Gaulle
Sources : archives municipales et pour plus d'informations : www.defense.gouv.fr et www.herodote.net